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alors que j’ai cru pouvoir briser la profondeur de l’immensité
par mon chagrin tout nu sans contact sans écho
je me suis étendu dans ma prison aux portes vierges
comme un mort raisonnable qui a su mourir
un mort non couronné sinon de son néant
je me suis étendu sur les vagues absurdes
du poison absorbé par amour de la cendre
la solitude m’a semblé plus vive que le sang
je voulais désunir la vie
je voulais partager la mort avec la mort
rendre mon cœur au vide et le vide à la vie
tout effacer qu’il n’y ait rien ni vire ni buée
ni rien devant ni rien derrière rien entier
j’avais éliminé le glaçon des mains jointes
j’avais éliminé l’hivernale ossature
du vœux de vivre qui s’annule

tu es venue le feu s’est alors ranimé
l’ombre a cédé le froid d’en bas s’est étoilé
et la terre s’est recouverte
de ta chair claire et je me suis senti léger
tu es venue la solitude était vaincue
j’avais un guide sur la terre je savais
me diriger je me savais démesuré
j’avançais je gagnais de l’espace et du temps
j’allais vers toi j’allais sans fin vers la lumière
la vie avait un corps l’espoir tendait sa voile
le sommeil ruisselait de rêves et la nuit
promettait à l’aurore des regards confiants
les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard
ta bouche était mouillée des premières rosées
le repos ébloui remplaçait la fatigue
et j’adorais l’amour comme à mes premiers jours.


Sofiane h

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