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Tu me frôles encore, plus que tu ne sauras.
Mes paupières nous rapprochent plus sûrement
Que nos volontés, chandeliers vacillants
A la surface d'un monde qui ne veut toujours pas

De cet inexplicable et immense contour,
Etincelant, de tous nos mots et projets
En ces temps où triomphe le rejet
Sous des mains qui oublient même le velours.

Je te frôle à mon tour, et bien sûr tu me sens
Tu m'en diras demain que doux était, commun
Ce rêve qui n'en sera jamais un
Je laisse dériver, puisque ainsi seulement
Toute la grandeur et le vertige aussi
De ce courant, contraire à nos vies même
Tant elles étaient séparées, de ce courant qui nous freine
Dans nos dérives nos oublis et nos cris

Pour en faire naître d'autres naturellement,
(Comme l'univers ne supporte pas le vide
Pas plus que nous les instants insipides )
Pour nous les faire aimer intensément

Paupières fermées toujours. Je n'ai pas encore vu
La vérité l'unique, toi qui m'importe en tout
Ton souffle sur moi, tu me frôles et c'est doux
Je cherche une image, paradis … Où es-tu ?

A la seconde qui m'endort, tu es là
Juste là.

Ce qui nous frôle alors n'est qu'un écho crois-moi.


S H

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